Formation en didactique des langues étrangère.

Le Laboratoire de Didactique de la Langue et des Textes a l’honneur et le plaisir de recevoir Monsieur « Mongi MADINI » (Université de Franche-Comté. France).

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Mot du Directeur

   La recherche, selon notre humble réflexion, est un parcours parsemé d’interrogations, d’hésitations avec cette volonté de résoudre une problématique et d’évaluer chaque fois nos pratiques.

   On ne peut avancer dans la quiétude et le confortdes théories sophistiquées sans que celles-ci ne soient soumises au défi de sa pertinence pour comprendre nos pratiques.

   On ne peut être authentique si on ne passe pas de l’esprit de reproduction à l’esprit de production.

   La théorie nous guide, et pour qu’elle ne passe pas au statut de la représentation ou de l’idéologie, elle doit se soumettre à l’épreuve du terrain. Il n’y a pas de pratique sans bonne théorie et de théorie sans bonne pratique.

   Le champ didactique se présente à nous avec ses contradictions et ses insuffisances, à nous d’essayer de le comprendre, une compréhension éclairée par des théories et des méthodes…qui ne se sont que des outils perfectibles pour comprendre ce terrain. Cette compréhension est un pas vers l’objectif du changement dans l’amélioration.

Pr. KADIK Djamel


Presentation

   Nous vivons à une époque où la notion de communication revêt une importance capitale : communication linguistique, interculturelle, socioprofessionnelle... La langue demeure dans tous les cas le moyen le plus efficient pour établir toute forme de communication en expression comme en compréhension, à l’écrit comme à l’oral. De ce point de vue, elle n’est pas uniquement considérée comme un savoir métalinguistique amassé, elle est non plus uniquement une structure, elle n’est sûrement pas seulement une manifestation narcissique du beau langage...

    La langue est peut-être tout cela à la fois : mais elle doit être vue comme textualité et discursivité : le sujet parlant signifie mais cette signification n’est pas une concaténation de phrases mais des emplois de langue, certes selon une grammaticalité, mais aussi selon une textualité qui dépasse la phrase sans la nier et une généricité qui tient compte de l’emploi des textes dans une situation de communication spécifique.

    La langue doit être vue à travers le sujet parlant ou le sujet sémiotisant qui s’approprie la langue dans son dire. En se l’appropriant, il inscrit sa subjectivité mais aussi toute ce qui relève de conventions langagières qui dépassent le code linguistique proprement dit.

    Le sujet parlant s’approprie la langue non pas uniquement à travers la grammaticalité, ni à travers seulement la textualité mais surtout à partir d’autres conventions comme la généricité... La langue est emploi comme disait Hymes, elle n’est pas gouvernée par les règles grammaticales seulement mais d’autres règles plus flexibles sont présents lorsque le locuteur l’actualise en expression comme en réception.

    Le sujet didactique dans une classe de langue doit être un sujet parlant par excellence, il doit actualiser la langue non seulement par le biais d’une compétence linguistique mais aussi textuelle, générique et interdiscursive. Une didactisation qui connaît les limites de la praxis didactique mais en même temps elle est consciente de sa mission : rendre les apprenants des utilisateurs de la langue.

    La problématique de notre laboratoire serait la suivante : comment explorer la langue avec les apprenants dans un processus communicationnel ? Il s’agira donc de rendre les étudiants plus entreprenants plus actifs, plus « textualisants » et très conscients que le sens est une construction et une élaboration non un apprentissage pure et simple de règles qu’on applique ou de schémas qu’on plaque ou des cours qu’on régurgite.

    Le sujet didactique sera considéré comme sujet scripteur, comme sujet lecteur et comme sujet explorant la sens... La lecture mène à la scripturalité et celle-ci est un chantier qui se constitue en classe et en dehors de la classe dans une langue qui est toujours à approprier linguistiquement, culturellement, textuellement, intertextuellement... L’apprenant négocie l’erreur, qui n’est pas seulement grammatical, avec l’enseignant certes mais aussi avec ses pairs.

    Par quels biais cette responsabilité de l’apprenant doit être activée ? Quelles sont les activités en classe et en dehors de la classe qui conduisent l’apprenant à un être maître de son apprentissage ? Quel curriculum est en mesure de réaliser les besoins de l’apprenant ? Comment construire une didactique de projet qui rendra l’apprenant entrepreneur dans son propre apprentissage : lecteur assidu, scripteur en chantier, analyste observateur des mouvements de sens... L’apprenant doit tout faire à la fois dans des projets à long termes : lire, écrire, réécrire, reformuler, transcoder, analyser... mais il s’agira aussi de créer un environnement producteur de sens par la médiation d’un enseignant bien formé et par des centres de ressources actualisées...